Romuald Létondot : les unités méharistes

Romuald Létondot : les unités méharistes

Les unités méharistes sont une force qui opère dans le désert, là où les véhicules ne peuvent pas accéder. À l’origine, elle était considérée comme une armée supplétive de la garde nationale.

Au Mali, cette branche armée joue un rôle important dans la sécurisation des régions du nord, où se trouvent les villes stratégiques de Tombouctou, Gao et Kidal. En 2002, le lieutenant-colonel français Romuald Létondot a été désigné pour une mission de trois années au Mali, afin d’apporter son expertise aux unités méharistes de la garde nomade malienne.

Généralité sur les unités méharistes

La première unité méhariste existait depuis 1885, pendant la campagne d’Égypte. Cette campagne avait pour but d’occuper l’Égypte, l’Orient et de bloquer la route des Indes à la Grande-Bretagne. Mais le système fut créé officiellement en 1901 par le commandant français Laperrine.

L’efficacité de ce régiment militaire a suscité la création d’autres branches. La fusion de ces unités a donné naissance à quatre grandes Compagnies Sahariennes Portées de la Légion étrangère française ou CSPL.

À l’ère de l’Algérie française, cette unité était destinée à contrôler les territoires qui se trouvaient dans le désert du Sahara. C’était elle qui assurait la sécurité des Français dans cette zone en pacifiant les zones occupées par les touareg.

À titre d’information, cette force ne dispose pas de véhicules, car la zone n’est pas adaptée à cet effet. Elle se sert des dromadaires pour se déplacer de façon autonome durant plusieurs semaines.

Les actions des unités méharistes au Mali

Ce système existait pendant la période coloniale au Mali. Après l’indépendance, il est reconduit pour assurer la protection des frontières du nord et du sud-est du fleuve Niger. C’est également un important réseau de lutte contre les trafics et le grand banditisme transfrontalier.

Malheureusement, le régiment sera abandonné dans les années 80, ce qui va développer le grand banditisme dans le nord du pays. À partir de 1996, le gouvernement malien va renouer avec le système avec l’aide de la coopération militaire française. Il est donc créé une unité dans la localité de Léré, puis d’autres à Ménaka, Abeibara, Gossi, Inakounder et Inabag. Chaque unité compte 200 chameaux.

Romuald Létondot

En 2002, le lieutenant-colonel français Romuald Létondot a été mandaté auprès de l’État-major malien pour former les militaires de ces unités singulières. Cet apport leur a permis d’assurer la sécurité dans tout le nord du pays durant près de dix années.

En 2011, la rébellion du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) a porté un coup dur à cette formation. Aujourd’hui, il ne reste que les unités de Gossi et Ménaka qui comptent chacune 180 chameaux.

L’unité méhariste n’est pas une armée complémentaire à l’armée nationale. Elle est placée sous la tutelle du Ministère de la Sécurité et est commandée par un officier qui peut être capitaine ou lieutenant. C’est d’ailleurs une des forces les plus importantes de l’armée, vu la qualité du travail qu’elle effectue dans le désert.